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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 19:39

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Aujourd'hui, le CEJN a le plaisir et l'honneur d'accueillir une nouvelle rédactrice, dont vous me direz des nouvelles. En attendant, c'est elle qui nous en donne

 

de yooiou » Dim 4 Déc 2011 21:08

Je suis arrivée au théâtre à 19h30, avec donc une petite heure d’avance, mais j’étais loin d’être la première ! Dans la queue, les gens n’étaient pourtant pas de véritables aficionados, comme on pourrait le croire : certains ne connaissaient même pas Juliette, et demandaient même si c’était une chanteuse ! J’en étais baba, et un peu vexée de n’être pas la première à choisir ma place (car les places n’étaient pas nominatives, placement libre).

Un quart d’heure avant le début du spectacle, les portes s’ouvrent enfin et je me précipite au 1er rang, avant de constater qu’il est décidément trop près de la scène, et quasiment en-dessous ! Direction le 2eme rang, pas exactement au milieu mais tout de même une excellente place, d’où je verrai très bien la Patronne. Dans un joyeux brouhaha, le public s’installe, les gens papotent, et moi, qui suis venue seule, j’écoute. Je constate sans étonnement que la moyenne d’âge est bien au-dessus du mien, et c’est triste à dire, mais les gens de ma génération préfèrent le hard-rock bruyant aux paroles subtiles de la grande chanson française. Pour m’occuper (et peut-être un peu pour frimer), je sors de mon sac La valse, et entreprends de relire ma nouvelle préférée (le David). Personne ne me remarque de toute façon, et l’excitation m’empêche de me concentrer sur ma lecture. Je lève les yeux sur le rideau noir derrière les instruments, et au même instant j’aperçois une petite frimousse curieuse qui me semble être celle de la Princesse. Je crois que je suis la seule à le voir, et je crois qu’il m’a vu aussi, souriant de l’air béat de celle qui va voir son idole en chair, en os et en musique. La tête retourne aux coulisses et l’attente se prolonge. Les nouveaux arrivants cherchent des places longtemps avant d’en trouver dans les rangs les plus éloignés. La salle est pleine.

Enfin, l’annonce rappelle que les portables doivent être éteints dans l’enceinte de l’établissement, et le spectacle démarre. Je suis ravie, je revois le début dont je me souvenais parfaitement avec délectation. Je goûte un plaisir inattendu à savoir avant les autres ce qui va se passer. Elle arrive sous les applaudissements, nous dit qu’elle a changé, tandis que derrière elle s’activent ses garçons, et je reconnais là la Princesse, le grand gamin schizophrène, le cleptomane, le tueur de lapin, le chouchou…

Comme la première fois, Juliette a parfois des trous, oublie les paroles et pouffe en louchant du côté des musiciens. Je ne sais pas si les autres s’en sont rendu compte, mais moi qui connais bien entendu les chansons par cœur, rien ne m’échappe. Autre détail d’importance : elle a un chat dans la gorge, ce qui nous fait manquer une grosse partie des Dessous chics. Quel dommage, une si belle chanson ! Par ailleurs, Juliette m’a paru bien moins en forme que le 1er octobre, mais peut-être n’était-ce qu’une impression. A tout hasard, je lui souhaite un prompt rétablissement !
Je vous passe la suite du concert, vous la savez déjà en grande partie. Et bien que connaissant la plupart des blagues (de nouvelles sont bien sûr apparues depuis le 1er octobre), je ris à tous les coups avec le reste du public ravi.

Au final, standing ovation, mes deux voisins se lèvent, je veux les imiter mais mes genoux refusent (oui, j’ai quelques soucis avec eux, ils font parfois la grève sans raison apparente). Qu’à cela ne tienne, de toute façon j’attends Juliette pour les dédicaces. Dans le hall, il ne reste finalement pas tant de monde que ça, mais les ventes de CD ont l’air de bien marcher. J’hésite à en prendre un, mais je préfère me le faire offrir à Noël (Dame ! Il faut bien garder de quoi manger…). Le temps de passer un coup de fil aux grands-parents qui s’inquiètent de me savoir seule dehors, elle est apparue, la voilà assise à sa table devant la file de fans, ceux de longue date comme ceux du jour. Je reste derrière, préparant dans ma tête une gentille mise en scène, un peu théâtrale certes, mon bouquin serré dans la main, imaginant sa surprise. Ça ne rate pas, en effet, je suis la dernière et je vous laisse imaginer sa belle bouille ronde illuminée de joie (j’en fais trop ?) en voyant son livre, qui plus est tendu par une très jeune demoiselle rougissante. « Alors il se lit encore ? » me demande-t-elle avec un sourire. Et moi, incapable de répondre, tétanisée par la timidité, je me contente de hocher la tête bêtement en lui rendant son sourire. Je lui dis mon prénom dès que les mots se décident à retrouver leur chemin dans mon cerveau : « Pour Coriandre, Amitiés, Juliette ». Des gens veulent prendre une photo, je me recule, je m’éloigne, tenant fermement mon exemplaire unique sur mon cœur. Je suis très impressionnée par l’aura de sympathie que dégage Juliette. Je sors, traverse le nuage de fumée de cigarettes et repars en direction de la gare. Je serais bien restée pour papoter avec elle, si c’était possible, mais je sentais que j’aurais juste été ridicule, n’ayant rien à dire, toute tremblante de cette timidité maladive qui me caractérise. 

Un peu déçue de moi-même, et triste que le concert tant attendu soit déjà fini, je rentre chez moi et, premier réflexe, allume l’ordinateur (à minuit passé, oui). Je vois sur Facebook que Brigitte a posté un gentil mot sur mon mur, et le souffle irrésistible de la musique vient me fouetter de nouveau le visage, me sortant de ma mélancolie post-concert. Oui, décidément, c’était génial. Vivement le prochain !

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commentaires

H
Vivement le prochain, on aime tes CR :)
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Y
Han c'est moi ! Je suis toute émue !
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