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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 08:24

Aujourd'hui, un récit de concert très spécial. Oui, les photos, c'est bien, mais les illustrations, ça change ! La parole à Yooiou :

 

Ce soir-là, je ne me rendais pas à n’importe quel concert. Bon, déjà bien sûr, j’allais voir Juliette, mon idole et ma passion, donc pas n‘importe qui. Ensuite, au Châtelet. Je n’y étais jamais allée encore, mais je n’en avais entendu dire que du bien, ce n’était pas n’importe quelle salle. Et puis, Hortésie, dans sa bonté, m’offrais ma place. Enfin, j’allais rencontrer des fous de Juliette, en chair et en os, et mon cœur qui galope pour un rien en temps normal avait commencé à s’emballer dès 18h, lorsque j’étais partie de chez moi avec mon carnet à dessin.
Commençons le récit à 19h30. Lieu : devant le Châtelet. Personnage : Yooiou tremblante d’appréhension. J’avais repéré un peu plus loin une femme, et me demandait si par hasard il ne s’agissait pas de Brigitte (j’avais fait mon repérage sur facebook, héhé). Elle parlait avec une femme plus petite qui m’étais inconnue. Je commençais à stresser vraiment, à me demander si j’allais reconnaître Hortésie, si je n’allais pas me retrouver toute seule dehors, lorsqu’une voix féminine appela derrière moi : « Brigitte, Coriandre ! ». Ce n’était pas la peine de stresser, je reconnus sans peine Hortésie (vue sur facebook aussi, héhé). Présentations, sourires, papotages. Bien qu’elle ne me fut pas présentée par Brigitte et Hortésie (quel manque de savoir-vivre ! ^^), je me doutais je ne sais comment qu’il s’agissait d’Aria. Vous pouvez imaginer à peu près à quoi ressemble une conversation entre fous de Juliette avant un concert, je vous passe les détails.
Nous entrâmes dans la salle, sans nous séparer pour autant. Quel plafond magnifique ! Et la majesté du lieu, l’espace richement décoré… Je connais beaucoup de théâtre, mais je pense que celui-ci restera mon préféré (aussi pour les souvenirs qui s’y rattachent ; j’y viens).
J’essayai de ne pas parler trop de moi et détaillai mes camarades d’asile. Brigitte et Hortésie se connaissaient bien, constatai-je, tandis qu’Aria restait très discrète (jusqu’à ce qu’on parle de nos animaux en tout cas ; là, elle devint intarissable). Je m’étonnai avec amertume que la salle ne fut pas plus remplie, à si peu du début du show (tandis que j’avais attendu, un peu ridicule, presque ¾ d’heure dans le froid sibérien). Mais les spectateurs, quelle plaie, rahlala… J’y reviendrai.
Nous nous séparâmes ; Hortésie et moi au balcon, 2eme rang, en face de la scène, une place superbe ; quelque part au-dessus de nous, Brigitte ; Aria à droite.

avatars



En bas, une voix familière proposa le programme à grands renforts de « c’est 50 euros ! », puis le brouhaha surpris du public, des rires, et « ça vient de passer à 200 ! ». Son sac à main dans le creux du coude, sa houppette sur la tête, Mme Raymonde s’égosillait. On s’attendait bien à une surprise pour fêter une si belle salle, et nous n’avons pas été déçues ! Lorsque la lumière s’éteint, je m’aperçu avec déception que… je ne pouvais pas dessiner ni écrire du tout. Il faisait vraiment trop noir ! Ce compte-rendu et tous les dessins sont donc purement de mémoire. 
Le spectacle commença, avec son lot de changements et les rires du public sous le charme. Actualités : Kadhafi dans le lit remplacé par un syrien (bon, je préférais Kadhafi, avec la remarque « surtout maintenant ! »).
Première grosse émotion musicale de la soirée pour moi : Garçon manqué.


garçon manqué
(sur une idée originale d’Hortésie)


Nous apprîmes ensuite le geste, primordial en ces temps de crise, qui sauve les vignerons :

le geste qui sauve les vignerons



Juliette nous présenta son équipe, dont le Chouchou, auquel elle avait justement quelques mots à dire…


mémère dans les orties


Mme Raymonde s’incrusta sur la canapé aux côtés de son amie, notre Patronne préférée, pour papoter mariage royal et tenue adéquate : enchaînement sur une version à deux voix de Légende, les deux diablesses détruisant le mythe avec un plaisir non dissimulé sous les yeux horrifiés de la princesse, qui n’en oubliait pas pour autant de jouer de la flûte rose (en passant, j’ai une grande admiration pour Karim et pour tous les joueurs de flûte, moi qui, au collège, n’étais pas foutu d’enchaîner correctement trois notes justes). Juliette sortie avec les infirmiers, Mme Raymonde, qui s’était cachée derrière le canapé, se retrouva seule sur scène. Pas pour longtemps : son zèbre la rejoint et la voilà qui nous transporte dans un monde étrange, à la fois irrésistiblement drôle et en même temps déprimant. Les chansons nous giflaient et nous chatouillaient tout à la fois, si bien qu’après Neurasthénie (où il est question d’une pauvre femme dont les bas filent et qui se cassent un ongle), J’suis décadente et le Phare (dans laquelle une mère morte flotte dans la mer noire), j’hésitais entre rire et pleurer. J’ai pris le parti de rire, bien sûr ! Mais tout de même, à la fin, elle s’est faite embarquer par les infirmiers.
Juliette revint et nous parla de ses zoraux de médecine : les garçons chahutant derrière entamaient chaque fois la musique du générique de Zorro avant de s’interrompre sous le regard noir de la chanteuse.

Zorro
« Un cavalier, qui surgit hors de la nuit… »
(sur une idée originale de Brigitte)


Ensuite, ma chanson favorite (bien qu’il soit difficile d’en aimer une plus que les autres) du spectacle : la Lueur dans l’œil. Ce qu’elle m’émeut cette chanson ! Si poétique, si magique, si intime… J’ai l’impression qu’elle la chuchote à mon oreille…



lueur dans l'oeil


Puis après un rinçage de gosier à la teinture d’iode, il y eut une tentative de Diable dans la bouteille, qui échoua en cafouillant. Sur ce, Juliette nous appris que ce n’était pas sa faute, c’était celle des garçons qui faisaient n’importe quoi ! (De toute façon, je m’en f… peu me chaut, parce que j’aime pas cette chanson ! :p)
Sur Rhum-pomme, comme les autres fois, ça pataugeait un peu sur les noms de cocktails exotiques (mais je peux comprendre ça, c’est dur de retenir des paroles pareilles !). Dans ma rue, il y avait une belle bande de fous en camisoles, chantant a capella des pompompom et finissant sur un pling pling du grand gamin (qui fête son anniversaire aujourd’hui d’ailleurs, si je ne m’abuse).
Mme Raymonde revint. Elle n’avait pas échappé à la camisole, mais apparemment les infirmiers n’avaient pas réussi à lui arracher son sac à main.


mme raymonde
(sur une idée originale de Brigitte²)

Retour (non pas vers le futur mais) à la case départ : autographe, l’équipe, je ne suis plus cette chanteuse dépressive, et une princesse… blonde ! Ce qui a surpris Juliette elle-même, et ce genre de truc imprévu, j’adore ! Ça montre vraiment l’ambiance de l’équipe, qui est aussi déconnante dans les coulisses que sur scène (si c’était genre l’armée, il ne se permettrait pas des déconnades pareilles !). Pour décider du final, c’est-à-dire de la chanson que va devoir interpréter le public, Mme Raymonde et Juliette se concertent longuement. Je m’attendais à quelque chose comme l’Internationale (elle en aurait été capable !), mais nous eûmes droit à… Zorro  (je la connais pas, snif. Mais les autres spectateurs s’en sont donné à cœur joie) !
Juliette partie et la lumière revenue, j’applaudis à m’en rompre les phalanges, et suivis Hortésie à contrecœur quand elle sortit dans le couloir. Grave erreur ! Une spectatrice avait lancé ce cri désespéré, repris par les autres : « Ju-liette-aupiano ! Ju-liette-aupiano ! » et contre toute attente, contre même l’affirmation désabusée d’Hortésie « Elle ne reviendra pas, elle ne revient jamais », la star reparut sous le feu des projecteurs.
Ma mécène et moi nous précipitâmes pour regagner nos places, et après une certaine bousculade dans le théâtre, c’est dans un silence religieux que Juliette interpréta Volver, seule sur scène, au long piano noir de la mélancolie. Tout mon être tendu vers elle, mes oreilles grandes ouvertes pour capter la moindre note, j’oubliai tout pour ne plus penser qu’à ce moment unique et historique. En y repensant, j’en ai encore les larmes aux yeux, et l’émotion que me procura ce rappel inattendu a marqué à coup sûr les autres spectateurs si j’en juge par les sourires béats et les yeux de hiboux à la sortie.
Je dois avouer d’ailleurs que la sortie de la salle est le moment que j’exècre le plus dans un spectacle (ça paraît normal), mais pas forcément pour les raisons que vous pensez. Bien sûr la fin d’un bon moment n’est jamais agréable, bien sûr on voudrait revoir le même spectacle encore une ou deux fois (ou infiniment plus, pour celui-ci), mais ce n’est pas ça qui me fait rager : ce sont les remarques des non-aficionados sur ce qu’ils en pensent. Même quand c’est très gentil. Ils disent de telles énormités que je voudrais pouvoir leur botter le fondement avec des chaussures à crampons ! Voilà, c’est dit. ^^
Après le spectacle, nous essayâmes infructueusement de voir Juliette et ses garçons, mangeâmes un morceau au restaurant et aux frais de la reine-mère des quiches (d’ailleurs, merci encore Brigitte, pour tout ! Ma croix rose me toise fièrement au-dessus de mon bureau !) et je finis la nuit chez Aria.

Pfiou ! Ce CR fut bien dur à pondre, mais je demande un peu d’indulgence à mes lecteurs impatients s’il est un peu décousu, si j’ai oublié des détails, si ce que j’y ai mis n’intéresse que moi. J’espère qu’il vous plaît quand même (et aussi à Juliette si elle passe par là !).


little yooious



PS : le prochain concert est déjà programmé. Je revois mon idole le 11 avril à Argenteuil, et s’il y a des nouveautés non négligeables, je me ferais un plaisir de faire un rapport ici même !


Le site de Madame Raymonde : http://www.madameraymonde.com/

Le blog de Yooiou : http://yooiou-lofficiel.over-blog.com/

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commentaires

Z
Merci pour ce site qui m'a rattaché à la France que j'aime quand je me trouvais à Sao Paulo. Hier c'était différent car j'avais deux amis brésiliens auxquels je faisais découvrir Juliette dans la<br /> salle du Chatelet.<br /> Une petite vidéo réalisée par mes soins pour leur rappeler ce moment et peut être un jour essayer de leur faire partager le texte par une traduction en portugais basique.<br /> <br /> http://youtu.be/pkeakYVUjgw
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C
<br /> <br /> Bonjour zanzibar et merci en retour pour ce beau cadeau en vidéo ! S'il y en a d'autres on est preneurs ;) Nous étions placés au balcon, côté cour, et donc le point de vue n'était pas le même...<br /> à bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
H
D'après mes souvenirs, on avait déjà commencé à discuter de tout et de rien quand j'ai dit "à propos, voici Brigitte, Aria, Yooiou..." et que j'ai été interrompue par un ou plusieurs "oui, on avait<br /> deviné !" Mais bon, les présentations furent tout de même faites dans les formes, non ? (non ? ah bon tant pis !) ^^
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B
Mes excuses rétroactives, Aria, puisqu'il semble que, manquant à tous mes devoirs, je ne t'ai pas présentée à Yooiou avant l'entrée au Châtelet.... Mais vous vous êtes bien débrouillées sans ça,<br /> heureusement !
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A
*Lit le beau C.R., regarde bien les dessins et chantonne sur l'air du poinçonneur des Lilas"<br /> <br /> J'fais des croix, des p'tites croix, encore des p'tites croix.<br /> Des p'tites croix, des p'tites croix, toujours des petites croix.<br /> Des croix que je rapetasse, des croix que je repasse...
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B
Hortésie, elle sait où placer des sous pour qu'ils se transforment en intérêt !! Et en plus elle en fait profiter tout le monde !! Merci Hortésie !!<br /> <br /> Et bravo et merci à Yooiou ! ça valait le coup d'attendre !! J'aime beaucoup l'oeil de Juliette !
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